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• PEINTURE

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Contemplations affectives pour un rdv espéré

Année : 2025
Œuvres : 6
La série qui comprend six pièces (peinture sur papier) issues de la même session est à comprendre comme la trace d'un état d'âme, d'un temps de l'esprit, répondant à deux conditions subjectives : l'éveil et l'espoir.

L'éveil, entendu comme un temps d'ouverture sensorielle et de découverte, souhaite amorcer un mouvement de l'esprit qui verrait réunies les conditions propices à une pensée lucide, accueillant toute stimulation présente dans l'environnement proche : comme le rayon du soleil qui s'insinue dans la pièce et stimule qui s'y trouve pour que l'œil ou la peau en saisissent le faisceau. Ainsi, penser au rayon c'est songer aux causes qui font qu'il existe.

L'espoir, condition et sentiment comme bien d'autres, répond par influence à un état d'âme préexistant. Ici, l'espoir dirige et aimante le regard et tandis qu'il se teint de tons roses et vifs, une gestuelle l'accompagne comme un roulement de vague qui se serre, se resserre et se desserre pour s'ouvrir, finalement, comme fleur qui s'ouvre pour s'offrir au regard.

Dans les bleus (de mes productions passées) comme dans les roses, il est toujours question d'expérimentation et l'expérimentation ne s'achève jamais. Elle cherche à évoquer, à restituer l'idée, l'impression, l'état d'âme. Il est donc question d'une projection subjective où l'imagination et la perception se mêlent l'une à l'autre pour se fondre et ne faire qu'un. C'est là que le geste s'arme et qu'il cadence et rythme la création : la peinture est donc bien un médium et le geste, la technique qui la façonne, donnant corps à l'esprit pour cristalliser la pensée.

Ainsi, si l'expérience de la vue et du quotidien imagé peuvent nourrir la mémoire, il est tout aussi vrai que notre performance imaginative ne peut que grossir. Ceci dit, les voies qui nous mènent vers la création de l'image mentale varient d'individu à individu, comme il est vrai, aussi, que l'aphantasie (l'incapacité de créer une image mentale) est également une réalité conditionnelle de l'imagination.

Contemplations affectives pour un rdv espéré est donc la trace d'un sentiment aussi vif que le fuchsia qui la marque, comme si une sensation de légèreté inattendue venait surprendre l'humeur trouble d'une pensée bleue, rêveuse et mélancolique.

Alors, imaginez-vous coincez dans une pièce bleue (bleu roi ou bleu nuit) des heures durant à attendre silencieux. De la serrure d'une porte fermée, un parfum éclairé de lumière jaune viendrait vous happer comme l'appel d'un récit, d'un changement inédit. Alors, vous verrez peut-être comment du bleu au jaune survient le vert, et du vert au blanc nous joint le rose, son complémentaire. Le blanc, tel que je l'entends, est celui de la page qui accueille le regard où les souvenirs s'impriment, où les fantômes des images et des couleurs se marquent.